Selon la liste rouge de l’UICN, la quasi-totalité des 113 espèces de lémuriens connues sont menacées d’extinction à court terme à Madagascar. Les lémuriens sont les mammifères les plus menacés au monde. Il n’est pas encore trop tard mais la situation est urgente pour 33 espèces qui sont en danger critique d’extinction. Nous ne devrions pas rater les dernières opportunités de protéger les plus belles espèces de primates de la planète.
Des primates en danger : les lémuriens
Au sein du groupe des Mammifères, plus de 90 % des espèces de lémuriens sont menacées d’extinction, d’après la liste rouge de l’UICN, dont 1/3 en danger critique. Ce sont donc le groupe de Mammifères le plus menacé au monde.
Les 103 espèces de lémuriens sont endémiques de Madagascar, c’est-à-dire que l’on ne les trouve nulle part ailleurs dans le monde. À Madagascar plusieurs associations soutenues par Univet Nature œuvrent, directement ou indirectement, pour la protection des lémuriens. Ce sont les associations HELPSIMUS, ADAFAM et VOHIBOLA.
Journée mondiale des Grands Singes le 24 juin 2023. Les Orangs Outan de Bornéo, des primates menacés
Au sein du groupe des mammifères, l’orang-outan de Bornéo est une espèce répertoriée, d’après la liste rouge de l’UICN, comme étant en danger critique d’extinction. Cette espèce, que l’on trouve sur les îles de Bornéo et de Sumatra, voit sa population décroitre au fil des ans. Les facteurs sont multiples : perte d’habitat, chasse illégale, incendies, fragmentation de l’habitat, changement climatique.
HUTAN est une association, soutenue par Univet Nature depuis 2017, qui a pour mission d’étudier et de préserver les habitats et les populations d’espèces sauvages menacées par le développement des zones agricoles le long du fleuve Kinabatangan, à Bornéo. Dans cette région à l’est de Sabah, 80 % des terres sont recouvertes par des palmiers à huile. La coexistence entre la population et la faune sauvage, qui partagent le même habitat, nécessite entre autres la création et la restauration des corridors de biodiversité.
L’étude et la préservation des Orangs Outans dans cette zone fluviale a permis de montrer une diminution de la densité de population depuis ces 20 dernières années. Une des explications avancée est la dispersion des mâles qui quittent la foret pour s’aventurer dans les zones agricoles à la recherche de femelles reproductrices. Hutan étudie ces grands singes afin de mieux cerner leurs comportements en limite de forêt et à proximité des cultures de palmes. La pose de caméras trappe et l’analyse des images donnent des renseignements complémentaires aux observations directes sur l’éthologie et l’écologie de cette espèce en milieu fortement anthropisé.

La protection et la connectivité de l’habitat sont indispensables pour la survie de cette espèce, c’est pourquoi l’équipe d’Hutan reforeste un corridor écologique près de Keruak. Ces actions, réalisées par des femmes majoritairement, sont faites en partenariat avec le gouvernement et les producteurs d’huile de palme. Au cours de l’année dernière, ce sont 16 082 plants supplémentaires qui ont été mis en terre, pour un taux de survie de 79 % depuis 2019 (plantes adventices et inondations sont les deux causes majeures de mortalité).Les plantations doivent se terminer en 2023 mais l’entretien des jeunes pousses se poursuivra jusqu’en 2026.Dans le cadre de la reforestation les semis sont fournis par les 25 pépinières communautaires ce qui contribue à l’économie locale, en générant des sources alternatives de revenus et par la création d’emplois pour les femmes.
Hutan s’investit également dans la préservation des diverses espèces vivant autour de la Kinabatangan : les éléphants d’Asie, les calaos dont le Calao Rhinoceros, ainsi que les nombreuses autres espèces vivant dans les corridors et la forêt (grenouilles, petits carnivores, insectes, etc). Dans le cadre de ces actions Hutan a initié un programme de protection des salangelles à Pangi, avec le Département de la Faune de Sabah, qui vise à stopper le déclin de ces petits passereaux suite au braconnage de leurs nids, ingrédient indispensable pour « la soupe de nids ». Par ailleurs, Hutan est pionnier dans la mise en place de nichoirs artificiels pour les Calaos. La préservation des éléphants quant-à elle passe par des patrouilles de gardes et l’identification des zones sensibles afin de prévenir le braconnage et limiter les conflits paysans/éléphants.

Comme dans chaque hotspot de biodiversité, la préservation et la conservation passent par l’éducation à l’environnement et la sensibilisation des populations locales. Les membres de Hutan participent à des festivals, visitent des écoles, lycées et facultés. Le programme « Hutan junior ranger » a été relancé après le Covid et les actions élargies à un public plus vaste afin de faire évoluer les comportements. Crédits photo Marc Ancrenaz
Si vous souhaitez en apprendre davantage sur les actions de l’ONG Hutan, rendez-vous sur le site https://www.hutan.org.my/
Si vous souhaitez aussi aider la faune sauvage et protéger les écosystèmes, faites un don sur https://univetnature.org
Des nouvelles de notre Monarque préféré !
Le projet d’élevage ex situ du Monarque de Fatu Hiva s’est concrétisé ! Les installations sont pratiquement terminées et pourront bientôt accueillir les premiers œufs prélevés. Les quatre volières sont sorties de terre, comme on peut voir sur les photos en en-ête et ci-après.
Le trafic illégal d’espèces sauvages, une criminalité aux enjeux multiples
Le trafic illégal des espèces sauvages, de faune et de flore, participe à l’érosion de la biodiversité et touche au moins 24 % des vertébrés terrestres. Environ 100 millions de plantes et d’animaux sont l’objet de ce commerce chaque année (Hughes et al., 2023). Avec une estimation de 21 milliards d’euros générés par an, c’est aujourd’hui le trafic transnational le plus lucratif au monde derrière le trafic d’armes et de drogues (source INTERPOL). Il constitue un véritable trafic en bandes organisées avec des réseaux criminels.
Catalogue de l’exposition « l’Art au service de la Nature »
Le vernissage de l’exposition l’Art au service de la Nature s’est tenu le 26 mai au soir à l’hôtel de la Lune de Mougins. Merci à toutes les personnes présentes.
L’exposition/vente est visible jusqu’au 31 mai à l’hôtel : 1082 Av. Général de Gaulle, 06250 Mougins.
Vous trouverez en pièce jointe le catalogue de l’exposition avec les oeuvres présentées à la vente. Celles-ci sont uniques ou en édition limitées.
Pour plus d’information sur le projet : https://univetnature.org/2023/03/28/lart-au-service-de-la-nature-au-coeur-de-sumatra/
Portrait d’un témoin du vivant

Plongé dans les encyclopédies, dans les récits de voyage et fasciné par le fonctionnement biologique des êtres vivants depuis son plus jeune âge, Yvan Kereun Appa alias Animaux MDE, est aujourd’hui explorateur et documentaliste animalier.
Frère des arbres, au cinéma le 24 mai à Hyères (Var). Un rendez-vous inédit avec un chef de Papouasie-Nouvelle-Guinée
Le chef Mundiya Kepanga est l’ambassadeur des forêts et la voix des peuples autochtones. Ce film « Frères des arbres » est un appel à protéger les forêts primaires du globe qui nous rappelle que nous sommes, tous, les frères des arbres. Volontaire, ce lanceur d’alerte nous appelle à réagir et à se battre pour préserver «sa» forêt.
Univet Nature à Sulawesi : rencontre avec les acteurs du Tangkoko Conservation Education
En avril 2023, les membres d’Univet Nature se sont rendus à Sulawesi pour rencontrer les membres du Tangkoko Conservation Education (TCE). Pour rappel, ce projet vise à sensibiliser et éduquer les enfants sur l’importance des forêts, des macaques à crête (Macaca nigra) qui les peuplent et plus généralement sur le fonctionnement des écosystèmes qui les entourent.
COP 15 : Peut-on vivre en harmonie avec la nature ?
« La quinzième réunion des Etats parties (Conférence des parties ou Cop) de la Convention sur la diversité biologique (CDB) a eu lieu en décembre 2022 après deux ans de reports dus à la pandémie Covid19.
Face à l’érosion de la biodiversité, réaffirmée en 2019 par la plateforme intergouvernementale pour la biodiversité et les services écosystémiques, l’ambition de cette Cop était importante, car il s’agissait d’adopter un nouveau cadre mondial pour les dix prochaines années afin d’atteindre en 2050 l’objectif de « vivre en harmonie avec la Nature ».