L’Association Univet est composée de vétérinaires qui s’engagent pour la biodiversité. Même si la profession vétérinaire est légitime et attendue sur le sujet, le réseau Univet a lui développé un axe stratégique d’actions concrètes qu’il veut partager avec le plus grand nombre d’équipes vétérinaires en faveur de la faune sauvage. Les membres d’Univet veulent se joindre aux acteurs de la protection de la nature en s’appuyant sur l’attention que les vétérinaires apportent naturellement aux animaux et qui s’exprime dans leurs relations avec les animaux de compagnie.
Comment tenir la promesse des aires protégées ?
La création et la gestion des aires protégées sous-tendent une grande partie de nos efforts de conservation de la nature. À l’heure actuelle, 111 pays ont atteint la norme mondiale de 17% pour les terres protégées définie dans le Plan stratégique des Nations Unies pour la biodiversité.
Préserver les forêts primaires de l’Est de Madagascar : l’ADAFAM et Univet Nature s’engagent ensemble à Manompana (Région de Tamatave).
L’association ADAFAM a été initiée pour protéger la forêt d’Ambodiriana-Manompana et ses écosystèmes.
Elle reprend les objectifs d’une association précédente appelée ADEFA (Association de DEfense de la Forêt d’Ambodiriana), créée en 1996 puis dissoute en 2015 lorsqu’a périmé son accord de gérance avec le gouvernement malgache. L’ADAFAM mène des actions visant la protection durable de cette forêt en harmonie avec l’intérêt des communautés locales (écotourisme, recherche, etc.), ainsi que des actions visant à restaurer les corridors forestiers. Elle souhaite également sensibiliser et former tous les publics à l’écologie et à la protection de l’environnement. L’ADAFAM a pour objectif d’aider l’association malgache des Guides de la Protection de la Nature (AGPN) à œuvrer pour la création d’une Aire Protégée incluant la forêt d’Ambodiriana.
La SOPTOM et Univet Nature solidaires des Tortues étoilées de Madagascar
En avril 2018, une saisie record de près de 11.000 tortues a été effectuée à Madagascar.
La SOPTOM, association de protection de la nature engagée en faveur de la protection des tortues en France et dans le monde, est présente depuis une vingtaine d’années dans le pays, notamment par la création et la gestion avec l’association locale A.S.E (Association de Sauvegarde de l’Environnement), d’un village des tortues à Mangily (nord de Tuléar). Lorsque les tortues ont été apportées par les autorités malgaches, elles ont été placées dans de nombreux enclos et nurseries. L’équipe du village des tortues de Mangily s’est mobilisée avec l’appui d’une délégation française (Village des tortues de Carnoules, Turtles Sanctuary), suisse (PRT) et américaine (Turtles Conservancy) pour soigner et sauvegarder ces tortues affaiblies et malades. Elles auront vocation à être relâchées une fois que l’accord du gouvernement aura été obtenu.
Le périophtalme dans la mangrove
Le périophtalme, un poisson pouvant respirer hors de l’eau dans la mangrove
Les mangroves accueillent une faune adaptée tout à la fois aux milieux salés et aux variations des marées. Une multitude de bactéries indispensables au recyclage de la matière organique y est inféodée. Les mangroves sont d’importantes zones de frai et d’alevinage pour des poissons, des crabes ingénieurs et des crevettes. Ces alevins peupleront plus tard les récifs coralliens ou d’autres écosystèmes côtiers.
Le plus singulier des vertébrés y est sans contexte le périophtalme (Periophthalmus barbarus) qui vit dans la vase, les racines et les branches de la mangrove de Madagascar. Ce « poisson-grenouille » peut sortir de l’eau et respirer par sa peau tant qu’elle reste humide. Ce poisson amphibie mesure 15 centimètres. Ses nageoires sont munies de ventouses qui lui servent de pattes pour sortir de l’eau et se déplacer sur la terre.
Les mangroves, entre mer et littoral tropical
Entre mer et littoral tropical
Les marais à mangroves sont situés à l’embouchure des fleuves tropicaux. Considéré comme l’un des 14 grands biomes terrestres, c’est un espace biologique unique dans le monde.
Cet écosystème complexe abrite les palétuviers capables de vivre les pieds dans l’eau salée ; ils ont développé des racines en forme d’échasses qui s’enfoncent dans des vases ou des limons des estuaires et des lagunes saumâtres. Des arbres y développent des racines aériennes en forme de doigt (des pneumatophores).
Des espaces menacés
Les mangroves offrent une protection naturelle contre les ouragans, contribuent à stocker efficacement le CO2 et garantissent la qualité écologique des récifs coralliens. Très dégradés en Amérique du sud et en Asie du Sud-Est, il reste encore de beaux linéaires côtiers à Madagascar. L’ouvrage de Fromard et al. (2018), rédigé par des chercheurs spécialistes du milieu, nous montre combien sa préservation devient un enjeu écologique mondial tant cet écosystème contribue à l’équilibre des littoraux tropicaux et à ceux de la planète toute entière.
Pour en savoir +
François Fromard, Emma Michaud, Martine Hossaert-McKey(2018). Mangrove. Une
forêt dans la mer. le cherche midi & le CNRS : 168 pages.
Au cœur de Bornéo, l’Oiseau magazine présente un carnet de voyage naturaliste
L’oiseau magazine une revue dédiée à la valorisation de la nature et à sa protection.
Destiné aux ornithologues comme aux amoureux de la nature, L’Oiseau magazine vous offre chaque trimestre, en une centaine de pages toutes en couleurs (au format 21 x 28 cm), une diversité de rubriques pour mieux connaître les oiseaux et la nature qui nous entourent et donc mieux les protéger : Actualités, Reportages, Dossier, Actions LPO, Refuges LPO, Portrait, Identification, Balade en France, Voyage, Pratique… L’Oiseau magazine vous emmène à la découverte des oiseaux d’ici et d’ailleurs et vous guide dans la meilleure façon de les observer et de les sauvegarder, grâce à la collaboration de grands illustrateurs animaliers, de talentueux photographes naturalistes et de nombreux spécialistes et protecteurs de la nature.
Bornéo sur les épaules de Wallace
Dans ce numéro, partez à la découverte de Bornéo, l’un des foyers les plus riches en biodiversités végétale et animale avec sa forêt primaire mais aussi, tristement, la zone tropicale la plus menacée au monde. C’est pourtant à Bornéo que le naturaliste Alfred Russel Wallace, le « père » de la biogéographie, s’inquiéta le premier des conséquences de la déforestation dès 1878.
Comment préserver les amphibiens de Madagascar ?
La particularité des amphibiens de Madagascar réside dans leur très grande diversité. La variété des amphibiens de Madagascar est surprenante en raison de la vivacité de leurs couleurs d’avertissement, de leurs colorations mimétiques, de leurs structures épidermiques, ainsi que pour leurs formes et dimensions. Les chercheurs ont jusqu’ici identifié sur la Grande Ile 290 espèces d’amphibiens, à 99,8 % endémiques. Dix-sept espèces de grenouilles malgaches sont extrêmement menacées selon la Liste Rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
L’ACSAM (A Conservation Strategy for the Amphibians of Madagascar) a identifié des mesures essentielles pour promouvoir et faciliter la conservation des amphibiens.
La forêt d’Ambodiriana à Manompana (commune de Madagascar )
Dans le secteur de l’île Sainte-Marie à Madagascar, la forêt d’Ambodiriana est située sur la commune de Manonpana ; la superficie est de 240 hectares. Cette forêt est d’intérêt international et de nombreux chercheurs sont déjà venus étudier la biodiversité dans des domaines variés : étude des lémuriens, des caméléons, des oiseaux, des batraciens, des orchidées, des palmiers et des fougères.
Les espèces de lémuriens remarquables du site :
– Avahi laineux oriental (Avahi laniger) (en danger d’extinction)
– Aye-aye (Daubentonia madagascariensis) (en danger d’extinction)
– Lémur à ventre rouge (Eulemur rubriventer) (vulnérable)
– Indri (Indri indri) (vulnérable)
La situation locale est actuellement la suivante : l’association ADAFAM voudrait agrandir la surface protégée (mangrove, bords de rivière, massif de l’intérieur) et obtenir un statut d’Aire Protégée. Par ailleurs, l’ADAFAM a parrainer une Association des Guides Protecteurs de la Nature afin qu’ils organisent une activité d’écotourisme. ADAFAM finance également des tours de garde dans la forêt.
Situation critique pour la biodiversité des zones humides de Madagascar
Le nouveau rapport de l’UICN démontre que 43% des espèces d’eau douce de Madagascar sont menacées d’extinction. Beaucoup d’espèces endémiques sont impactées. Ce rapport sur « le Statut et la Distribution de la Biodiversité des eaux douces de Madagascar » atteste une fois de plus que Madagascar est véritablement le hot spot de biodiversité de l’océan Indien. Le risque d’extinction porte sur 653 espèces de poissons d’eau douce, de mollusques, de libellules, de crabes, d’écrevisse, de crevettes et des plantes aquatiques de Madagascar et des îles indiennes environnantes.