Expédition à Sabah (Malaisie) avec UNIVET NATURE (Première étape)

Première étape : au chevet des orangs-outans blessés ou orphelins à Sépilok

Alain Moussu, fondateur du Fonds pour la nature UNIVET est actuellement en mission pour rencontrer des partenaires actuels ou à venir. Nous proposons ici de cheminer avec lui dans ses pérégrinations avec d’autres collègues d’expédition.

 

 

Alain nous envoie de ses nouvelles depuis Sepilok, le centre de réhabilitation des orangs-outans dans le nord du Sabah. Ce centre, fondé en 1964 a pour objectif de réhabiliter les orangs-outans orphelins. Il s’étend sur 43 km2 de terres protégées à la limite de la réserve forestière de Kabili Sepilok. Aujourd’hui, environ 60 à 80 orangs-outans vivent en liberté dans la réserve.

 

 

L’établissement fournit des soins médicaux aux orangs-outans orphelins et confisqués, ainsi qu’à des dizaines d’autres espèces sauvages. Parmi les autres animaux traités au centre figurent: les ours malais, gibbons, rhinocéros de Sumatra et éléphants.

 

Dans un objectif de réhabilitation maximale, le centre complète les repas quotidiens des orangs-outans avec du lait et des bananes. Ce régime alimentaire se veut volontairement monotone afin de les inciter à se nourrir par eux-mêmes dans la forêt.

 

Sepilok est considéré comme un outil pédagogique efficace et utile pour éduquer et sensibiliser à la fois les habitants et les visiteurs. Afin que le flux de personnes ne soit pas un frein au processus de réhabilitation, les visiteurs sont limités aux passerelles à des horaires précis et ne sont pas autorisés à approcher ou à manipuler les animaux.

 

A l’état sauvage, les orangs-outans juvéniles restent avec leur mère jusqu’à l’âge de 6 ans. Dans la réserve, afin que ce processus d’éducation soit respecté, est mis en place un jumelage entre les orangs-outans âgés et jeunes afin que les apprentissages fondamentaux soient transmis. Les animaux qui ont été confisqués à la suite d’une captivité ne pourront jamais retrouver l’état sauvage. En revanche, d’autres peuvent être réhabilités. Ceci sera alors l’aboutissement d’un processus très long et coûteux qui peut aller jusqu’à 7 ans. Dans ces situations de réussite, le centre Sépilok prend tout son sens.

Les 7 écosystèmes du parc national de Bako (Malaisie)

Bako, le plus ancien Parc National de Bornéo

Le PN a été inauguré en 1957 et il offre 27,27 km2 de paysages époustouflants, sauvages et surprenants.
Il se situe à 37 km de Kuching, dans l’état du Sarawak et s’étend de l’extrémité de la péninsule de Muara Tebas à l’estuaire des fleuves de Bako et Kuching.

Surprenant, par son accès unique en pirogue ou bateau à moteur depuis Bako Bazaar. Vous voilà dès les premières heures de la journée à remonter l’estuaire au fil des mangroves et des falaises jaunes claires sculptées par le vent, les vagues et l’érosion.

Epoustouflant, lorsque vous débarquez à marée descendante sur des plages de sable doré, chaussures à la main. Le ton est donné : Bako est à lui seul un concentré de vie sauvage et de biodiversité.

Sauvage par ses 7 écosystèmes différents réunis dans 27,27 km2 seulement et s’ouvrant sur 7 paysages très différents. Les 16 sentiers de randonnée qu’il propose sont une promenade à travers des sites tous variés allant des immenses plages ouvertes sur une mer de Chine couleur émeraude, aux falaises dessinant toutes sortes de formes surréalistes.

A Bako, on passe de la prairie à la mangrove grouillant de vie, des marais et forêts de tourbes à la lande en traversant les forêts diptérocarpes. On côtoie la quasi-totalité de la flore présente sur l’île de Bornéo dont la fascinante Nepenthes, plante carnivore qui capture les insectes grâce à son urne remplie de liquide.

 

 

 

Qui n’a jamais entendu parler des nasiques ?

Et bien entendu, qui dit flore abondante, dit faune très riche et diversifiée. Qui n’a jamais entendu parler des nasiques qui peuplent les forêts de Bornéo et créent la popularité de Bako? Ces singes sont à la fois très attachants et fascinants par leurs particularités physiques. De son nom scientifique Nasalis larvatus, le singe nasique est une espèce endémique de Bornéo menacé, comme bien d’autres, d’extinction du fait de la destruction de son habitat, du braconnage et de la chasse. Sa population a diminué de 50% entre 1950 et 2008.

Si vous êtes chanceux, vous pourrez les observer en train de se nourrir paisiblement dans la canopée aux heures les moins chaudes de la journée. Emerveillement garanti !

Mais le nasique est loin d’être la seule espèce qui peuple le parc national de Bako. Les randonneurs patients pourront observer dans leur habitat naturel : langures argentés, macaques, crocodiles marins, écureuils, varans, colugos, et de nombreuses espèces d’oiseaux !

Le parc national de Bako est une invitation au voyage auprès de la vie sauvage !

Le festival des lémuriens

 

Une opportunité pour revaloriser un lémurien « mal-aimé » comme le Aye-Aye

À Madagascar, un festival des lémuriens se tient chaque année à l’initiative du Groupe d’Étude et de Recherche sur les Primates. Ce festival est également relayé dans le reste du monde. En 2019, des séances d’information sur les lémuriens se dérouleront dans des établissements scolaires auprès de milliers d’élèves. Ce festival vise à faire mieux connaître aux habitants l’importance de protéger les habitats de ces primates emblématiques de Madagascar.

 

87 % des primates de Madagascar sont en péril

Pour rappel, une étude scientifique parue en 2017 (A. Estrada, In advances.sciencemag.org, 2017) indiquait que les deux tiers des espèces de primates sont concentrés au cœur de quatre Etats seulement : le Brésil, Madagascar, l’Indonésie et la République démocratique du Congo. Si la grande majorité vit dans des forêts tropicales humides, les primates évoluent également dans les bois tempérés, les mangroves, les savanes, les prairies et même des déserts. Partout, leurs vies sont en danger : 87 % des espèces de Madagascar sont en péril, 73 % en Asie, 37 % en Afrique subsaharienne et 36 % en Amérique latine.

 

Le Aye Aye, un mal-aimé ?

L’une des espèces de lémurien les plus vulnérables est sans doute le Aye Aye (Daubentonia Madagascariensis) parce qu’il est nocturne, mystérieux et que son allure peut paraître effrayante au premier abord. La répartition de ce lémurien est située dans les forêts côtières de Madagascar. Il est actuellement en voie de disparition et classé « En danger d’extinction » par l’UICN.
Les Fonds pour la nature Feralis et UNIVET participent à la protection de cette espèce. En surveillant la forêt d’Ambodiriana, l’ADAFAM et les guides locaux agissent pour empêcher le braconnage et assurent des espaces de quiétude pour les espèces de lémuriens recensés dans la forêt. Cela permet ainsi de protéger l’habitat de ce lémurien singulier.

 

Photo du Aye-aye prise dans la réserve d’Ambodirana par Samuel Diebolt.

 

Pour en savoir + :
Festival des lémuriens
Liste rouge du Aye-Aye

Le fleuve Kinabatangan à Bornéo

Le Kinabatangan, ondule sur 560 km, de la chaîne des Crockers jusqu’à la mer de Sulu, au sud-est de Sandakan dans la région du Sabah. Le Kinabatangan est l’un des plus longs fleuves de Bornéo.

 

 

Il déploie ses méandres à travers la forêt primaire et les marécages.

 

Cet espace unique est un véritable écrin de biodiversité et une source de vie pour la faune et la flore. En 2005, 300 espèces différentes d’oiseaux ont été comptabilisées rien que dans cet espace. En fin d’après-midi lorsque vous embarquez sur les pirogues qui sillonnent le fleuve vous pouvez apercevoir à l’état sauvage : binturongs, orangs outans, nasiques, macaques, calaos, crocodiles, aigrettes.

Et avec un soupçon de chance, vous pouvez peut-être même admirer les éléphants pygmées qui se nourrissent et se désaltèrent au bord du fleuve. Un moment riche en émotions.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Toutefois, ce merveilleux spectacle révèle un envers de décor peu réjouissant. Ces différentes espèces, sont particulièrement visibles depuis le fleuve car elles se retrouvent « coincées » dans des parcelles morcelées, dévastées, surpeuplées le long du Kinabatangan.

Ce phénomène s’explique par l’expansion de l’agriculture et de la culture de palme.

 

Certains paysans peu scrupuleux ont même réussi à grignoter petit à petit certaines parcelles de forêt jusqu’au bord de la rive. Il serait vital et urgent de protéger ces derniers sanctuaires de vie.

Premières actions d’éducation à la nature dans les écoles de Manompana (Madagascar) soutenues par feralis

Les animations nature réalisées par les guides de la réserve d’Ambodiriana offrent de multiples ouvertures sur la notion d’écologie. La vie des amphibiens a été le premier thème valorisé auprès des jeunes générations du village de Manompana. Il s’agit de réaliser avec les enfants des activités de découverte dans leur espace rural ou dans la nature en les faisant participer à des activités ludiques. Les animateurs y présentent les modes de vie des amphibiens en répondant à leurs besoins d’observer, de comparer, d’enregistrer, de construire et de comprendre.

 

C’est là l’opportunité de prendre conscience de la grande diversité des êtres vivants à Madagascar.

 

Pour en savoir +

 

Les tortues saisies en route vers leur territoire d’origine

En partenariat avec le DREEF et TSA, la majeure partie des 10 000 tortues saisies en avril dernier sur la commune de Tuléar ont désormais pu quitter la station biologique du village des tortues de Mangily pour rejoindre une nouvelle structure, implantée par les autorités malgaches et le Turtles Survival Alliance au plus près de leur territoire d’origine (à proximité d’Itampolo). La mission de la SOPTOM et ASE ne s’arrête pas pour autant puisque l’objectif reste de leur redonner une pleine et entière liberté, et que malheureusement d’autres lots sont encore régulièrement saisis et rejoignent les milliers de tortues encore présentes à Mangily.
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L’ADAFAM consolide la protection foncière de la forêt d’Ambodiriana

Grâce au soutien de Feralis, l’ADAFAM a pu commencer à Manompana (Madagascar) un programme de sécurisation foncière pour préserver l’intégrité de la forêt. Cette solution qui propose des compensations financières mettra fin aux dangers de la culture sur brûlis à l’intérieur du massif forestier.

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Palmiers à huile et mise en danger de la biodiversité tropicale

L’UICN nous propose dans ce rapport « Palmiers à huile et biodiversité » une analyse de situation quant aux incidences de l’expansion de la culture du palmier à huile sur la conservation de la biodiversité et d’examiner et essaye d’esquisser les meilleures pratiques de l’industrie.

UICN 2018 – Quelle est la situation sur la production de l’huile de Palme _

A Bornéo, les vétérinaires d’Univet participent à l’acquisition et la protection de parcelles de forêt tropicale en faveur de l’association Kalaweit

Un espoir de protection pour les gibbons

L’association Kalaweit France a été initiée pour protéger les gibbons et les forêts d’Indonésie. A Bornéo et à Sumatra, elle mène des actions visant la protection durable des forêts en harmonie avec l’intérêt des communautés locales. Elle sensibilise le public à la protection de la faune sauvage en Indonésie.

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En soutenant CETAMADA, Univet Nature et les vétérinaires d’UNIVET se mobilisent pour la protection des baleines à Madagascar

L’association CETAMADA agit pour la préservation des populations de mammifères marins et de leur habitat à Madagascar. Basée sur l’île Sainte Marie, au Nord-Est de Madagascar, l’association agit sur l’ensemble du territoire malgache, notamment Fort Dauphin, Mahambo, Majunga, Maroantsetra, Nosy Be et Tuléar.

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