Des vaches et des lions » ou comment gérer des conflits homme/faune sauvage

Melindika est une association française qui agit pour le développement rural en appui aux élevages paysans. Ses différents projets menés depuis 2016, se situent dans les villages de la chefferie de Musungwa au bord du parc national de Kafue en Zambie.

Carte : Localisation du projet en Zambie, chefferie de Musungwa

Depuis plusieurs années, les éleveurs de la région subissent des attaques de prédateurs que ce soient des lions, des léopards ou des hyènes sur leurs troupeaux. Cela représente des pertes économiques et émotionnelles considérables pour eux. Il arrive donc régulièrement que des éleveurs tuent en retour des prédateurs s’approchant trop près de leur ferme.

L’objectif du projet « des vaches et des lions » est de réduire ce conflit hommes/prédateurs et d’aller vers une coexistence. Pour cela, il faut que les éleveurs puissent protéger leur troupeau (principal revenu économique local) mais il faut également protéger la population de prédateurs, notamment les lions qui sont menacés de disparaître d’ici 2050 dans le monde.

Les trois principaux objectifs du projet sont les suivants :

  • Protéger les troupeaux la nuit (principale période d’attaque) grâce à des enclos renforcés
  • Renforcer la protection des troupeaux de jour et de nuit par la mise en place de chiens de garde. Différentes méthodes sont mises en place pour essayer de trouver des combinaisons qui assurent une protection maximale pour le bétail. Ce travail étant déjà réalisé dans d’autres pays par certaines organisations comme le Cheetah Conservation Fund, l’équipe s’est rapprochée de ces acteurs afin d’échanger sur leur expérience.

Aujourd’hui cinq éleveurs sont bénéficiaires, ils ont été sélectionnés parmi des éleveurs qui ont déjà bénéficié d’enclos renforcés fournis par Melindika et WWF Zambia il y a deux ans. Cela permet de sélectionner des éleveurs volontaires pour échanger et respectueux de certaines consignes. Pour la première année, les besoins des chiots (abris, nourriture, soins, gamelles…) sont pris en charge par l’association afin que cela ne représente pas une charge financière trop lourde pour l’éleveur. En échange un investissement de temps est demandé aux éleveurs pour l’éducation du chien, les soins réguliers, la construction et l’entretien de la niche.

Actuellement 3 chiots adoptés en refuge, issus d’une portée de 7 chiots secourue à un mois dans la rue à Lusaka, et un chiot issu des communautés font partie du projet. Le but est de voir si l’origine des chiots a un impact sur leur formation. Ce sont les chiots les plus adaptés à leur future mission (calmes, peu joueurs, non agressifs) qui ont été sélectionnés.             

Les chiots ont l’air de très bien s’adapter et d’avoir déjà créé des liens intéressants avec les veaux depuis un peu plus d’une semaine. Ils se sont approprié les enclos ainsi que leur niche. Certains chiots ont déjà tenu à suivre le troupeau et le berger dans des sorties très proches de l’enclos. Il y a quelques jours, un des chiots a même alerté son propriétaire alors que des hyènes rodaient autour de l’enclos la nuit.

Mise en contact d’un chiot et d’un veau, étape indispensable pour créer un lien avec le troupeau qu’il devra défendre par la suite.

Les lions étant des animaux qui s’adaptent très vite, il est important de combiner les chiens de garde avec les enclos renforcés pour protéger au mieux les troupeaux. 

Enfin, comme dans tout projet de conservation, il est indispensable de sensibiliser les communautés locales aux enjeux de conservation par la communication lors des évènements locaux et programmes radio sur la thématique de la cohabitation homme/faune sauvage. De plus, comprendre la situation actuelle (informations sur les attaques de troupeau mais également sur les pertes pour la faune sauvage) est essentiel pour assurer un suivi et pour adapter au mieux l’aide dans la chefferie afin de réduire le conflit. Pour cela le projet permet l’emploi à temps plein de Boyd, qui habite dans un des villages de la chefferie. Boyd constate les attaques et accompagne les éleveurs victimes d’attaques.

Membre de l’équipe de Melindika, avec de gauche à droite : Liane Dupon (vétérinaire), Boyd Kasama (assistant en santé animale) et Myriam Mugnier (vétérinaire).
Communication et sensibilisation auprès des populations locales pour mieux appréhender les enjeux de conservation et les conflits homme/faune sauvage.

Si vous aussi voulez soutenir la conservation des espèces sauvages et participer à la limitation des conflits homme/faune sauvage : https://univetnature.org/don

Pour en savoir plus sur les actions de Melindika, rendez-vous sur : https://www.melindika.org

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