Un espoir pour les tortues marines à Sumatra (Indonésie) avec Rimba

L’association RIMBA a pour vocation de protéger les espèces sauvages d’Indonésie et leur habitat tout en apportant son aide aux populations locales. Elle intervient plus spécifiquement sur l’Îlot de Marak afin de préserver les espèces de tortues marines. En effet, l’Indonésie est un lieu de ponte pour 4 des 8 espèces de tortues marines qui peuplent nos océans :

Tortue imbriquée – Rickard Zerpe CC BY 2.0

  • La Tortue Luth (Dermochelys coriacea, sous-pop. Nord-est de l’Océan Indien) en danger critique,
  • La Tortue Imbriquée (Eretmochelys imbricata) en danger critique,
  • La Tortue Verte (Chelonia mydas) en danger,
  • La Tortue Olivâtre (Lepidochelys olivacea) classée comme vulnérable.

Les menaces plus actuelles se renforcent : pillage des nids, braconnage des individus, érosion galopante réduisant les plages, capture accidentelle, etc. Jusqu’en 2016, à Padang, les œufs de tortue étaient vendus directement sur des étals le long de la plage ou à déguster sur place, malgré l’illégalité de cette activité. Suite à de nombreux articles parus dans la presse nationale pour dénoncer ces faits, le gouvernement local a décidé de faire appliquer la loi en interdisant la vente des œufs. Bien qu’il ne soit plus aussi visible qu’avant, le commerce des œufs continue malgré tout du fait du manque de moyens physiques mis en œuvre pour lutter contre ce trafic.

Les actions ciblées pour les Tortues imbriquées car elles sont très vulnérables

  1. Les Tortues Imbriquées ne pondent exclusivement qu’à l’endroit où elles sont nées. La destruction de leur site de ponte est donc une réelle menace pour ces tortues.
  2. Les populations de l’Océan Indien atteignent leur maturité sexuelle entre 25 et 35 ans contre 8 à 15 ans pour les Tortues Vertes.
  3. Principalement carnivore, elle s’intoxique en ingérant du plastique qu’elle confond avec les méduses qui prédominent dans son régime alimentaire.
  4. De 1950 à 1992, le Japon a importé 800.000 Tortues Imbriquées en provenance d’Indonésie dont 300.000 adultes pour leurs écailles et 500.000 bébés pour l’utilisation de leur carapace sous forme de porte-clés considérés comme des porte-bonheurs.

Soutien à l’association RIMBA

L’association RIMBA a pour vocation de protéger les espèces sauvages d’Indonésie et leur habitat tout en apportant son aide aux populations locales. Pour la conservation des sites de pontes des tortues (Ilôt de Marak) il est prévu :

Axe1. Créer une équipe de 2 gardes qui auront pour mission :

  • De repérer les pontes et les nids ;
  • D’enregistrer les coordonnées GPS de chaque nid afin de les cartographier et ainsi pouvoir renforcer la surveillance sur les sites privilégiés ;
  • D’assurer la sécurité de la femelle tortue adulte durant toute la durée de la ponte ;
  • D’établir un périmètre de sécurité autour du nid grâce à la mise en place d’une barrière afin d’empêcher les cochons sauvages d’accéder au nid ;
  • De surveiller le nid jusqu’à éclosion des bébés tortues (établissement d’un campement).
Equipe de gardes

Axe 2. Former et sensibiliser :

  • Les gardes seront formés par Reno Putra (Vice-président de l’association) qui possède une forte expérience dans ce domaine pour avoir protégé les sites de ponte sur cette même ile entre 2007 et 2011 ;
  • Des campagnes de sensibilisation de la population locale seront organisées au sein de notre « Maison de l’Environnement » (Centre d’éducation environnementale), construit par Rimba dans le village de Sungai Pinang dont dépend l’Îlot de Marak.
  • Au-delà de l’enjeu sur la ponte des tortues marines, la force des actions est la sensibilisation et l’implication globale du public en faveur de différents volets de conservation complémentaires directement utiles aux tortues : déchets, érosion du littoral, pollution lumineuse, etc.
Îlot de Marak

Vidéo : éclosions pour les Tortues vertes de Sumatra