Madagascar un espace-clé pour la mise bas des baleines à Bosse

L’association Cétamada au cœur des enjeux de conservation des cétacés de l’Océan indien

L’association Cétamada est à l’honneur à Paris avec une présentation de l’exposition photographique « L’Océan, c’est vivant !», qui se tiendra du 15 février au 15 mars 2022 sur les rives de la Seine. La Sorbonne Université et la Ville de Paris souhaitent mettre à l’honneur les océans et leur importance écologique en continuité avec le « One Ocean Summit », qui s’est tenu à Brest du 9 au 11 février 2022. Vous aurez le privilège d’admirer des photos exposées par Cétamada au large de l’île Sainte-Marie à Madagascar, qui a contribué à la création de cet événement.

C’est en 2015 sur l’île de Sainte Marie que s’est tenu le premier Congrès mondial sur les baleines à bosse suivi du Festival annuel des Baleines. Cette première mondiale fut initiée par Cétamada et permise par son travail ainsi que par celui de ses partenaires. Des scientifiques de 16 pays se sont joints à des passionnés pour échanger sur la biologie et la conservation de ces Mammifères au travers des connaissances et de la recherche scientifique alors en cours.

Caractéristiques biologiques de ces Mammifères marins

Morphologie :

De son nom latin Megaptera novaeangliae, les baleines à bosse sont des cétacés à fanons encore appelés « mysticètes ». Elles mesurent entre 11 et 18 mètres de long pour un poids variant de 25 à 40 tonnes. Leur phénotype est facilement reconnaissable avec une face dorsale foncée et une face ventrale plus ou moins blanche ; les follicules pileux présents sur la tête sont à l’origine de protubérances bien visibles ; la bosse située en avant de la nageoire dorsale est à l’origine de leur nom. Leur nageoire caudale quant à elle sert de carte d’identité et est donc utilisée en photo-identification.

Écologie et reproduction :

Les baleines à bosse sont une espèce cosmopolite qui se retrouve dans tous les bassins océaniques majeurs. Les populations de l’hémisphère sud se nourrissent de krill et de petits poissons, entre décembre et mars, au large de l’Antarctique. Elles migrent ensuite sur plusieurs milliers de kilomètres pour rejoindre les eaux chaudes tropicales et sub-tropicales où elles pourront se reproduire et mettre bas, entre juin et octobre.

Leur espérance de vie peut atteindre les 70 ans avec une moyenne de 45 ans.

Statut UICN :

La chasse intensive dont les baleines à bosse furent la cible au début de l’ère industrielle causa une diminution drastique des effectifs (plus de 70% voire 90% pour certaines populations). Les mesures de protection actuelles et son classement en tant qu’espèce protégée ont permis aux populations de se reconstituer progressivement.

Chasse d'une Baleine à bosse
Un baleineau mort à côté du bateau scientifique de Cétamada

Classée en préoccupation mineure à l’échelle internationale, la baleine à bosse doit toutefois faire face à de nombreuses menaces (collisions, filets, pollution sonore, réchauffement climatique …) qui rendent son avenir incertain et qui nécessitent de poursuivre nos actions de préservation. Les estimations de la population de l’hémisphère sud sont sujettes à débat, mais restent encore bien inférieures à la taille de la population initiale.

La spécificité de Madagascar comme lieu de mise bas

Madagascar fait partie d’une des zones de reproduction et de mise-bas que gagnent les baleines à bosse durant l’hiver austral. Tout particulièrement le canal de Sainte Marie, devenu un lieu d’observation privilégié de ces magnifiques animaux. Des voyageurs viennent de l’ensemble du globe pour observer les danses marines auxquelles se livrent les couples qui se forment.

L’observation de ces animaux a donné naissance à un tourisme qui s’intensifie depuis les années 1990. Le « whale watching » constitue aujourd’hui une activité touristique à part entière, non sans répercussions sur les baleines si elle n’est pas effectuée dans le respect de certaines règles.

Une Baleine à bosse remonte un baleineau à la surface - Cétamada
Une Baleine à bosse remonte un baleineau à la surface – Cétamada

Cétamada : une association engagée pour la protection des baleines à bosse 

Cétamada s’engage pour la préservation des cétacés en combinant diverses actions essentielles et complémentaires afin d’assurer l’équilibre économique des populations locales, leur sensibilisation et la connaissance nécessaire à la protection de ces Mammifères emblématiques.

L’écotourisme est l’une des activités majeures menées par Cétamada. La signature d’une convention entre le Ministère du Tourisme de Madagascar et l’Association Cétamada, en 2013, permet l’encadrement et la réglementation de l’activité d’observation de ces cétacés, indicateurs de la santé de l’océan. Cette dernière se doit d’être respectueuse, durable et responsable afin d’émerveiller et de sensibiliser en interférant le moins possible. La formation et certification des guides ainsi que la responsabilisation des usagers de la mer (respect d’un code de bonne conduite) font partie des missions assurées.

La recherche scientifique est également un pilier important sur lequel agir pour la conservation des baleines à bosse : « comprendre pour mieux protéger ». La récolte de données scientifiques (photo-identification, enregistrement acoustique, suivis GPS, prélèvements génétiques, dénombrement, éthologie) sur les individus présents dans l’océan Indien est une étape indispensable et nécessaire pour comprendre les dynamiques de populations et évaluer les impacts anthropiques sur les baleines. La science participative se développe et pourrait devenir un outil puissant dans les années à venir. Les informations obtenues servent d’aide à la décision pour diverses instances internationales et régionales.

Enfin, le développement communautaire et l’éducation environnementale sont indispensables pour faire prendre conscience de la valeur de la biodiversité pour ce qu’elle est et pour les services écosystémiques qu’elle rend à l’Homme. L’association Cétamada et l’association suisse Solférino ont créé le centre de formation et de santé Anjaranay afin de protéger l’environnement de Sainte Marie tout en proposant des solutions économiques viables pour les habitants. Ce projet durable s’engage sur les trois dimensions du développement durable à savoir : environnementale, économique et sociale.

Baleine à bosse
Baleine à bosse

Univet Nature s’engage auprès des baleines à bosse  

Univet Nature s’implique et soutient les actions de Cétamada financièrement depuis 2018. Cette année encore nous serons à leur côté pour leur permettre d’entreprendre de nouvelles actions et de valoriser celles déjà en cours.

L’océan n’est pas qu’une ressource exploitable dont nous pouvons disposer à notre gré. C’est avant tout un ensemble d’écosystèmes qui hébergent une biodiversité essentielle et magnifique que nous nous devons de protéger.

Pour plus d’informations, rendez-vous sur : https://www.sorbonne-universite.fr/presse/locean-cest-vivant-une-exposition-photo-sur-les-rives-de-la-seine.

Références :

Cétamada (in press). CÉTAMADA. Retrieved February 14, 2022, from https://www.cetamada.org/home

« L’Océan, c’est vivant! », une exposition photo sur les rives de la Seine (in press). Sorbonne Université. Retrieved February 14, 2022, from http://www.sorbonne-universite.fr/presse/locean-cest-vivant-une-exposition-photo-sur-les-rives-de-la-seine

Premier congrès mondial sur les baleines à bosse du 29 juin au 3 juillet | Laboratoire de biologie des organismes et des écosystèmes aquatiques (in press). Retrieved February 14, 2022, from https://borea.mnhn.fr/fr/premier-congr%C3%A8s-mondial-baleines-bosse-29-juin-au-3-juillet

One Ocean Summit: Le bilan. (2022, February 11). UICN France. https://uicn.fr/one-ocean-summit-le-bilan/

Guyomard, S. Réseau-Cétacés – La plus grande étude génétique jamais réalisée sur les baleines à bosse de l’hémisphère sud ! (in press). Réseau-Cétacés. Retrieved February 14, 2022, from https://www.reseaucetaces.fr/2009/11/27/la-plus-grande-etude-genetique-jamais-realisee-sur-les-baleines-a-bosse-de-lhemisphere-sud/