Des corridors environnementaux pour les oiseaux autour du lac d’Ichkeul en Tunisie
Réduire la fragmentation des habitats naturels en rétablissant des connexions entre les écosystèmes fragmentés voici le pari de CAPTE (Collectif d’Acteurs pour la Plantation et la Transition Environnementale) et de ses nombreux partenaires autour du lac d’Ichkeul (Tunisie).
Le Parc National d’Ichkeul est une zone humide internationale réglementée mais la viabilité des espèces animales et végétales passe par une reconnexion avec les espaces périphériques. La restauration des paysages par l’agroforesterie est le meilleur moyen pour garantir la pérennité de cet espace en accord avec les habitants. A terme, le projet aura contribué à la préservation des oiseaux de la zone de l’Ichkeul, carrefour migratoire pour les oiseaux hivernants, en préservant leurs milieux naturels et en sensibilisant les jeunes générations. Le projet s’est déroulé d’avril 2019 à mai 2021.
Un ambitieux programme de plantation en agroforesterie
Le projet a permis la plantation de 12 904, dont 5 417 arbres fruitiers et 7 487 arbres forestiers, répartis sur 56 parcelles sous diverses modalités (vergers extensifs, haies et bosquets, arborisation des travaux de consolidation des sols), avec un focus particulier autour de certaines essences endémiques tunisiennes telles que le caroubier, le pistachier, l’olivier ou les figuiers de Barbarie. Ces plantations ont été réalisées en partenariat avec une quarantaine d’agriculteurs de la zone et leur famille ; ainsi plus de 34 hectares ont été reboisés, avec 19 essences différentes d’arbres.
La création de 4 pépinières installées directement au sein des exploitations ont permis de produire 300 plants utilisés chez les agriculteurs partenaires. Plus de 150 journées de sortie ont eu lieu sur le terrain pour faire des diagnostiques de parcelles, planter des arbres, suivre les plantations, gérer l’irrigation, rencontrer et sensibiliser les différents acteurs et partenaires.
Des formations agricoles et écologiques
Parallèlement et simultanément, il s’agit de former les jeunes de la société civile, les agriculteurs et les agricultrices aux techniques agroforestières, aux bonnes pratiques agricoles et à la préservation de la biodiversité. Le développement de ces compétences et connaissances a un effet positif sur la durabilité des exploitations et leurs performances, et contribue à limiter la dégradation des ressources naturelles de la région.
44 agriculteurs et leur famille ont bénéficié du projet, ainsi que les jeunes agriculteurs et les écoliers. En tout, plus de 250 personnes ont été sensibilisées sur l’importance de protéger les écosystèmes, de restaurer les agroécosystèmes et de revoir les pratiques agricoles vers des modes plus durables.
Un pont entre les deux rives de la Méditerranée
Malgré la pandémie de Covid-19, une importance particulière a été accordée à la création et à l’animation d’un réseau d’échanges entre les jeunesses des deux rives et de coopération technique entre les différentes organisations engagées dans la protection de la nature et de l’environnement. Le projet a également contribué à la préservation et à la création de corridors environnementaux, milieux naturels des oiseaux de la zone de l’Ichkeul, grâce à la mise en œuvre d’actions de sensibilisation et de formation entre les jeunes et les organisations de la société civile des deux rives de la Méditerranée :
Côté tunisien : l’Association les Amis des Oiseaux (AAO), l’Association Tunisienne pour une Agriculture environnementale (ATAE) et l’association L’Abeille Dorée de Gosset el Bey.
Côté français : la LPO Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’Association Cosmofolia et l’Université Agrocampus de Dijon.
Univet Nature soutient l’initiative du projet porté par CAPTE (Collectif d’Acteurs pour la Plantation et la Transition Environnementale) qui agit concrètement avec des plantations d’arbres en agroforesterie, de la sensibilisation et des formations aux bonnes pratiques agricoles, des actions de conservation de la biodiversité. Ce projet bénéficie également du soutien de la Fondation de France en Tunisie et de l’Institut Français de Tunisie
Pour en savoir + : www.capte.io