Pourquoi la nature nous manque ?

La nature source thérapeutique inépuisable !

Le confinement obligatoire vient ici nous rappeler au plus profond de nous-même un besoin essentiel : la nature. Après avoir épuisé les séries TV, les jeux en ligne, les revues, les romans, les réseaux sociaux, un sentiment de manque de plein-air dans la nature nous submerge peu à peu. Effectivement, de nombreuses études scientifiques en neuroscience et en psychologie comportementale l’on démontré depuis plusieurs dizaines d’années : la nature nous fait du bien. Ses bienfaits sont reconnus sur la santé, le corps, l’esprit, la vie en groupe… et prolongent l’espérance de vie. Autrement dit la nature favorise notre bien-être physique et psychologique. La nature n’est pas simplement un support de nos existences, elle est aussi un substrat nécessaire dans lequel s’enracinent les cultures humaines. Les études convergent vers l’idée qu’une nature en bonne santé, c’est-à-dire riche en biodiversité et fonctionnelle, assure une bonne santé humaine.  Alors que l’hypothèse d’un lien entre le bien-être humain et la nature est depuis longtemps admise, ces recherches menées dans des domaines d’étude aussi variés que la médecine, la psychologie, ou encore les sciences cognitives valident effectivement cette théorie. Les chercheurs concluent que :

  • La nature régénère notre cerveau,
  • La nature diminue le stress et l’agressivité,
  • Le corps se détend mieux dans la nature,
  • La nature favorise  la concentration, la réflexion, la confiance en soi et la créativité,
  • La nature participe également à notre bien-être physique par une réduction de la douleur, de la pression artérielle, de l’obésité ou encore permet l’accélération de la guérison et la prévention de certaines maladies.

L’espèce humaine aurait un besoin inné d’être en contact avec la nature. C’est l’hypothèse de « biophilie » postulant que l’être humain possède une tendance innée à rechercher les connexions avec la nature et d’autres formes de vie.

Fenêtre sur nature

En 2015, un sondage réalisé dans le cadre de la Fête de la nature révélait que 96 % des Français interrogés percevaient la nature comme un « lieu de bien-être et de ressourcement ». Ce ressenti est amplifié par le manque de possibilité de s’y rendre à cause du covid-19. Il nous suffit d’une fenêtre donnant sur la nature pour déjà nous faire du bien. C’est prouvé. En 1984, une étude montrait déjà que des patients possédant une fenêtre sur l’extérieur guérissaient plus rapidement à la suite d’opérations que d’autres patients ne bénéficiant pas d’une telle vue. L’interaction avec la nature est une thérapie dépourvue d’effets secondaires connus, aisément accessible et capable d’améliorer gratuitement notre fonctionnement cognitif en conclusion des travaux sur le sujet de S. Kaplan & R. Kaplan (psychologues de l’Université du Michigan).

N’est-il pas absurde de détruire la nature ?

La diminution rapide des habitats naturels et l’effondrement de la diversité des espèces animales et végétales renvoient à un scénario dramatique concernant le bien-être humain. De plus, les modes de vie contemporains se traduisent, pour un grand nombre d’individus, par une exposition directe plus faible à l’environnement naturel. Si notre bien-être dépend en partie de la qualité de notre lien à la nature, on peut s’interroger sur les conséquences humaines et environnementales de cette « déconnexion ».

Il serait nécessaire de repenser l’approche des politiques de gestion, notamment dans le domaine de la planification urbaine, où il paraît urgent d’amener la nature en ville, de protéger et de favoriser la biodiversité dans ces espaces.

Parallèlement, le champ de l’éducation porte aussi une responsabilité dans la prise de mesures pour encourager les jeunes à développer et entretenir des relations avec la nature le plus tôt et le plus régulièrement possible.

Voir la vie en vert

Suite à cet épisode su Covid 19 quelle sera la préoccupation des Français à l’égard de l’environnement et comment influe-t-elle sur leurs actes quotidiens ? Le programme de recherche sur les modes de vie durables « Movida », coordonné par Dominique Bourg, a souligné l’apport des démarches ascendantes des citoyens dans l’évolution des modes de vie. Gageons qu’un nombre croissant de personnes, soucieuses de l’état du monde, souhaiteront  léguer aux générations futures un monde plus naturel… et qu’ils changeront dès lors leur mode de vie, adopteront des comportements plus respectueux de l’homme et de la nature, se formeront et s’engageront dans des collectifs citoyens, coopératives et des associations.

Par Benjamin Kabouche

Références pour en savoir + :

https://www.futura-sciences.com/sante/dossiers/medecine-bien-etre-sante-nature-1491/

https://theconversation.com/pourquoi-la-nature-nous-fait-du-bien-les-scientifiques-expliquent-92959

https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/Théma%20-%20L%27action%20citoyenne%20-%20Accélératrice%20de%20transitions%20vers%20des%20modes%20de%20vie%20plus%20durables.pdf

https://www.nouvelobs.com/planete/20180507.OBS6293/pourquoi-la-nature-nous-fait-du-bien.html

Williams F. (2016). Comment la nature régénère notre cerveau ? National Geographic : 196 : 30-51.