La forêt de Vohibola toujours sous la menace
L’année 2023 a été marquée par de nombreux défis et évènements riches pour l’Association Razan’ny Vohibola. Les menaces qui pèsent sur la forêt de Vohibola et sa faune sont toujours aussi présentes et nombreuses.
En Octobre 2023 le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD), M. Jean Hervé Bakarizafy (Directeur des Aires Protégées), Conservation Allies, Transparency International et Univet Nature se sont retrouvés. Un tounant décisif a été pris pour la considération des enjeux de conservation de la forêt de Vohibola et des obstacles nombreux et sérieux rencontrés par les membres de l’association. Pour rappel la présidente, Angélique Razafindrazoary, a été plusieurs fois menacée de mort sans que les responsables ne soient emprisonnés. La volonté de faire de Vohibola une aire protégée s’est renforcée et doit se mettre en place. Un zonage est prévu en début d’année 2024 pour délimiter les zones protégées à l’aide de panneaux.
L’Association met en œuvre des actions pour préserver la forêt qui passent par trois axes majeurs :
AXE 1 : Des patrouilles de gardes pour surveiller la forêt. Il y a huit patrouilleurs, soit deux par villages.
Les agents de Razan’ny Vohibola, la Direction Régionale de l’Environnement et du Développement Durable (DREDD) d’Atsinanana et la gendarmerie ont été mobilisés pour les patrouilles afin de dissuader les braconniers et de reprendre le contrôle des sites.
AXE 2 : Des activités de reboisement qui permettent de restaurer des zones de coupes et/ou des zones brulées ainsi que de fournir du travail aux femmes des villages par la confection de pots en feuilles de pandanus pour les jeunes plants.
Le projet 1 arbre = 1 kg de riz permet de reboiser la forêt tout en assurant aux communautés villageoises de quoi manger. Ces actions de reboisement ont dû être diminuées en 2023 au profit d’un renfort de la surveillance de la forêt mais ce sont quand même 24 000 arbres qui ont pu être plantés en 2023.
Par ailleurs, chaque arrestation liée à un flagrant délit de coupe dans Vohibola s’accompagne d’une mesure punitive avec la DREDD, les coupables étant tenus de planter 1000 arbres.
AXE 3 : Des actions d’éducation et de sensibilisation sont menées au sein des quatre villages. Des projets alternatifs, comme la confection de couvertures de naissance et de sacs, permettent aux femmes des villages de travailler, de s’autonomiser et de s’émanciper économiquement. Deux courses solidaires ont eu lieu au printemps avec des enfants des écoles de Ste Thérèse, à Ozoir-la-Ferrière, et de Jeanne d’Arc, à Reyrieux, qui visent à soutenir la scolarité des enfants de Vohibola respectivement par l’intermédiaire du projet « Maison Tiaré » et en finançant la scolarité des enfants en classe de primaire. Par ailleurs, la Junior Association parraine l’éducation de huit jeunes malgaches dans les quatre villages en leur permettant d’aller au collège puis au lycée. Le Cercle Jules-Ferry sans frontières, Saint Malo, s’engage également auprès des jeunes filles pour leurs permettre de poursuivre leur éducation et ne pas être mariées dès l’adolescence.
Promouvoir une communauté responsable, équitable, solidaire et respectueuse des ressources naturelles est indispensable pour les populations locales mais également pour toutes les personnes qui bénéficient indirectement de cet écosystème extraordinaire que constitue la forêt de Vohibola.