Des primates en danger : les lémuriens
Au sein du groupe des Mammifères, plus de 90 % des espèces de lémuriens sont menacées d’extinction, d’après la liste rouge de l’UICN, dont 1/3 en danger critique. Ce sont donc le groupe de Mammifères le plus menacé au monde.
Les 103 espèces de lémuriens sont endémiques de Madagascar, c’est-à-dire que l’on ne les trouve nulle part ailleurs dans le monde. À Madagascar plusieurs associations soutenues par Univet Nature œuvrent, directement ou indirectement, pour la protection des lémuriens. Ce sont les associations HELPSIMUS, ADAFAM et VOHIBOLA.
Photo : Grand hapalémur © S. Meys
Retour sur les actions 2022-2023 de HELPSIMUS
Le programme de « Bamboo lemur » lancé en 2008 par l’association Helpsimus vise à protéger une population de grands hapalémurs (Prolemur simus) en périphérie du parc national de Ranomafana, au sud-est de Madagascar. Cette espèce est en danger critique d’extinction sur la liste rouge de l’UICN.
Les zones initialement non protégées et particulièrement dégradées par les cultures sur brûlis (« tavy »), sont aujourd’hui restaurées et conservées par les trois VOI (associations villageoises) créées à partir de 2015 dans le cadre du programme. Ces zones représentent plus de 900 hectares surveillés par des patrouilles pour limiter le défrichage et suivre les groupes des quatre espèces de lémuriens présents dans ces fragments forestiers.
La population de grands hapalémurs protégée par Helpsimus est aujourd’hui estimée à 570 individus répartis en 18 groupes, sur un effectif total estimé entre 1200 et 1500 individus. Depuis 2014, la population de grands hapalémurs a plus que doublé (x2,6). Dans cette zone de protection évoluent également des lémurs à ventre roux (Eulemur rubriventer), des hapalémurs de Ranomafana (Hapalemur griseus ranomafanensis), des avahis de Peyrieras (Avahi peyrierasi) ou encore deux espèces de microcèbes, espèces de lémuriens les plus petites au monde.
La protection et la connectivité de l’habitat sont indispensables pour ces espèces et sont permises par des activités de restauration forestière. L’objectif est de restaurer 60 hectares de fragments forestiers dans les cinq ans à venir.
Au total 750 hectares de forêt sont concernés par le plan de restauration forestière. Les pépinières qui fournissent les plants pour les activités de reboisement sont aujourd’hui au nombre de quatre.
Par ailleurs, l’acquisition et la sécurisation foncière d’une quarantaine d’hectares où évoluent les grands hapalémurs et qui ne sont pas encore protégés font partie des objectifs à atteindre. On estime à un quart de la population le nombre de grands hapalémurs qui fréquentent ces zones non protégées.
Les projets de conservation des espèces animales sauvages sont indissociables de l’éducation des enfants et du développement de sources de revenus alternatives pour les communautés locales (écotourisme par exemple). En effet, limiter le braconnage des lémuriens pour leur viande et le défrichage des forêts pour les cultures passe par des actions de sensibilisation mais aussi par l’assurance de revenus pérennes et viables pour les villageois. Une cinquantaine d’enfants participent aux classes vertes organisées depuis l’ouverture de l’école du Simus.
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